FAYETTEVILLE, 1963
Dans les années 50, je n'étais qu'un gamin, originaire de Fayetteville, une bourgade sans âme du fin fond de la Virginie Occidentale. J'aurai pu tout oublier de mon enfance si une simple émission de télé n'avait pas réveillé en moi de terribles émotions. Les psys appellent ça l'amnésie post-traumatique. En vérité, cela n'a pas d'importance que cela porte un nom, ce qui l'est c'est de recenser tout ce que j'ai dû quitter pour ne pas devenir fou : ma bande de copain de la Horde Farouche mais surtout la belle Tamara à la peau ébène et aux yeux noisette. Comment ai-je pu oublier Tamara dans les limbes de ma mémoire ? Il y a bien d'autres évènement que j'aurai voulu oblitérer à la place de ça. Comme cette bâtisse du nom de Vandal's House, abjecte manoir qui dominait le village du haut de sa colline ou son propriétaire, l'inquiétant monsieur Von Verschuer, qui procédait dans ses sous-sols à de terribles expériences. Une force incontrôlable me dicte de retourner à Fayetteville pour affronter les cauchemars dont je fus autrefois la victime. Me sortirais-je indemne de ce voyage ? Je ne saurai le dire, mais il est à parier qu'il réside encore dans la maison des forces démoniaques qui n'attendent qu'un mot pour déferler.